De l’intérêt d’un cahier de dessin libre en maternelle

Avant d’être maman, j’avais déjà perçu tout l’intérêt de bannir les dessins sur feuilles volantes ou feuilles de brouillon de ma classe. Et l’an dernier, alors que ma fille était en MS, j’ai conforté mon avis sur la question lorsque ma fille, chaque soir, rapportait une grande quantité d’œuvres de sa production personnelle ou de cadeaux de ses camarades de classe qui me fallait ensuite trier, en différé, en son absence, sans quoi nous aurions recouvert l’intégralité des murs de sa chambre et du salon, plafonds compris…

En mai, j’avais tourné une petite vidéo sur les cahiers de dessin libre de mes élèves. Je n’avais jamais pris le temps de vous la partager, c’est chose faite. Voir ci-dessous.

Je prends quand même le temps de clarifier un peu par écrit.

Pour moi, le souci principal de l’utilisation des feuilles volantes pour le dessin libre c’est que cela consomme une grande quantité de papier et finit souvent à la poubelle / au tri. Combien de fois, on retrouve sur la table, des feuilles sans nom, avec un trait ou un gribouillis au milieu et bien évidemment, personne ne reconnaît son œuvre ! La feuille est fichue, on jette.

Deuxième souci, les enfants ne savent pas quoi faire de leur dessin. Alors, il fourre tout simplement l’œuvre au fond de leur case, sur les autres, chiffonnée la plupart du temps ou décide de l’offrir. C’est là qu’on récupère immanquablement, en tant qu’enseignant(e) de maternelle, un nombre incalculable de « cadeaux » qu’on garde un peu au début de sa carrière mais ça ne dure pas… Dernière option, ils fourrent la feuille en vrac dans le cartable. Et parfois, elle y passera l’année, en boule ou mal pliée, au milieu de ses copines d’infortune. Bref.

Changement de stratégie : le cahier de dessin. Ma première option fut d’acheter des cahiers de dessin. Comme je voulais un « objet » qu’on puisse garder et présenter, je voulais faire les choses bien. J’en suis revenue. Ça coûte cher à l’achat, il est difficile d’anticiper les quantités nécessaires pour l’année et ma nouvelle méthode, bien plus économique, fonctionne tout aussi bien.

J’ai une super ATSEM à temps plein, je lui ai donc confié la mission de la gestion des cahiers de dessin. D’abord, elle me les prépare. Système simplissime, feuilles A4 coupées en 2 pour obtenir du A5, 3 agrafes et c’est parti. Ensuite, elle gère les réapprovisionnements tout au long de l’année en fonction des besoins. Ma mission à moi là-dedans, c’est de valider ou d’invalider la nécessité d’avoir un nouveau cahier en fonction du remplissage du cahier déclaré « fini » par l’élève. L’occasion d’une petite séance de langage en tête à tête, souvent fructueuse puis, éventuellement, d’une présentation orale de quelques œuvres du cahier au groupe.

Je parle déjà beaucoup dans la vidéo, donc je ne vais pas trop en rajouter. Juste une chose que je ne dis pas et qu’il me semble important d’ajouter : les dessins sur feuilles volantes ne sont pas totalement bannis de la classe. Si un élève me demande une feuille, qu’il a un projet spécifique ou une envie particulière, il sait qu’il peut réaliser quelque chose sur feuille. Mais il doit me parler et m’expliquer ce qu’il souhaite pour avoir une feuille. Je distribue donc au compte-goutte, des feuilles de tout format ou toute couleur en fonction de la demande et à condition que ce soit pour quelque chose « d’exceptionnel » et réfléchi.

Dernière chose, j’ai aussi d’énormes rouleaux de papier à dérouler que j’installe certains matins pour du dessin libre à plusieurs mains, ils adorent !!

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