Brigades, ZIL, remplaçants, avantages et inconvénients de la fonction
Mais comment peut-on choisir de devenir remplaçant ??!
Dans mon département, aucune distinction entre brigades et ZIL, tout le monde est devenu brigade départemental(e) et l’on remplace sur tous types de remplacement, du congé maladie au congé formation, remplacements courts, remplacements longs, remplacements dans l’ordinaire, dans le spécialisé, tout le monde peut tout faire. On remplace prioritairement dans notre circonscription de rattachement mais pas exclusivement non plus… Et notre statut « départemental » permet à l’IA de nous envoyer à l’autre bout du département si cela semble nécessaire.
Les gens sont souvent étonnés qu’on puisse « choisir » d’être brigade/ZIL et s’en satisfaire. Souvent considérés comme des « sous-enseignants », par les parents, par les élèves mais aussi malheureusement par les collègues, les remplaçants sont pourtant aussi qualifiés que les autres enseignants et ont souvent des capacités d’adaptation plus rapides de par l’évolution permanente de leur situation professionnelle.
Dressons un petit inventaire des avantages
et des inconvénients du poste de remplaçant !
Côté avantages d’abord !
- Changer souvent d’école permet de voir énormément de pratiques différentes en peu de temps et de piocher des idées partout et à tout le monde. C’est une formation accélérée et une boîte à idées exceptionnelle.
- Pas de routine ! On n’a pas l’occasion de s’encroûter dans une même école, avec les mêmes collègues, le même niveau d’enseignement et les habitudes qui s’installent avec les années. Le changement est permanent et obligatoire.
- Les remplacements permettent aussi d’être plus serein quand on arrive dans une école difficile ou dans une école où ça ne se passe pas trop bien avec les élèves et/ou les parents et/ou les collègues car on sait qu’on ne reste pas. On a toujours en tête l’idée que quoi qu’il arrive, on va aller voir ailleurs bientôt (ce qui sera un inconvénient également si tout se passe bien …)
- Le travail de préparation est moindre quand on ne sait pas où on va. On peut passer des soirées tranquilles à ne rien faire si l’on n’a pas de remplacements prévus. Pas ou peu de corrections et beaucoup moins de préparations. Évidemment, ça ne devient plus valable si on se retrouve sur un remplacement longue durée…
- Ça permet de se tester et comme me le disait une collègue : en essayant les chaussons des autres, on se fait une idée des chaussons qu’on a envie de se créer pour soi à partir de tous les bouts de tissus qu’on a récolté ici ou là. On peut se faire une idée du niveau qui nous attire le plus, tester des situations nouvelles. Et il peut même arriver qu’on change d’avis sur un niveau ou une école sur lesquels on avait un a priori.
- C’est une aide au mouvement si on veut se poser un jour. On finit par connaître énormément de collègues et d’écoles et on fait des choix plus raisonnés au moment du mouvement en sachant exactement quelle(s) école(s) on souhaite à tout prix éviter et on dispose également d’informations que les autres n’ont pas forcément.
- Financièrement, on touche l’ISSR. Ce n’est pas toujours un avantage si on se déplace vraiment très loin mais c’est un point non négligeable quand même.
- On gère davantage le pédagogique que l’administratif, et on s’évite parfois quelques réunions.
Côté inconvénients ensuite !
- Ne pas rester dans une école où on se plaît vraiment et être obligé de quitter une classe / une école / des collègues sympa(s).
- Pas d’investissement à long terme, difficile de mener des projets autres que « minis ».
- Ne pas savoir à quelle heure on va finir, où on va manger. Il faut avoir peu de contraintes familiales.
- Beaucoup de route. Et la fatigue qui va avec.
- Manque de reconnaissance de la part de tout le monde, parents, élèves, collègues, famille, amis. Tout le monde n’attend qu’une chose : qu’on ait enfin un poste. Et c’est difficile de leur faire admettre que c’est réellement un poste à part entière. Que nous sommes titulaires, comme les autres et enseignants, comme les autres.
- Stress de l’inconnu au quotidien lors des périodes de remplacements courts.
Un bilan !
Malgré les inconvénients, le poste de remplaçant me convient bien et me plaît m’a convenu et m’a plu pendant mes 6 ans d’exercices. J’y ai trouvé bien des avantages. Ça a été un choix de départ. Et même si aujourd’hui je passe à autre chose, cela marquera forcément mon parcours et ma formation d’enseignante. Car oui, pour moi, je le maintiens, c’est réellement riche et formateur.
Ce n’est pas un boulot de fainéant comme on l’entend parfois. Et je regrette que certains nous prennent pour des fumistes ou des « sous-enseignants ». Remplaçant, ce n’est pas simple. Il faut s’adapter vite, être efficace dans tous les domaines et accepter de quitter une classe qu’on a eu quasiment une année complète pour permettre à l’enseignante de reprendre juste avant les grandes vacances… C’est un crève-cœur parfois mais une jolie expérience malgré tout.
Illustrations : Jack Koch
Merci d’avoir remplacé! ça devient si rare que dans notre école on les accueille avec grands grands sourires!
Ça c’est gentil ! Ce n’est jamais simple de prendre une classe à l’improviste sur une journée. Si en plus, on est reçu comme un chien… ;)) Alors merci pour tous les remplaçants !
En route vers de nouvelles aventures alors!
Oui !! Et j’ai hâte :))
Je partage ton avis sur beaucoup de points. J’ai été remplaçant 8 ans, et j’ai pu voir toutes ces choses ou presque: je trouve qu’on voit finalement peu de pratiques, car on est dans la classe où on remplace, et souvent on côtoie peu les autres, et on sait encore moins comment on y enseigne.
Par contre, que c’était bon ces soirées à ne rien avoir à préparer !
Lol oui, fini ce genre de soirées pour moi maintenant 😉
Sinon, au niveau des pratiques, il y a beaucoup de choses qui transparaissent dans les comportement des élèves face à toi, dans les cahiers/classeurs. Moi j’ai toujours fait ma curieuse en farfouillant dans tout. Ceci dit, à bien y réfléchir, je pense que j’ai surtout retenu tout ce que je ne veux pas voir dans ma classe maintenant. Toutes les façons de faire qui ne me conviennent pas, ne me ressemblent pas etc. Et, parallèlement, plein de petits trucs de ci de là qui m’ont plu et que je veux tester à présent. Dans MA classe 😀
super cet article! on échange nos rôles à la rentrée: tu prends une classe et moi je laisse la mienne pour être remplaçante! bonne continuation
Je suis remplaçante brigade cette année, pour ma troisième année d’enseignement. C’est peu dire que je suis stressée, à la limite de regretter mon choix (surtout en cette pré-rentrée où je n’ai pas d’affectation). Votre post m’a quelque peu rassurée.